

crédit Florent Pauquet
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Le Toulouse Football Club, un média à part entière
- Le « média-club » du TFC, une force de frappe plus importante que « La Dépêche »
-Le développement de son « média-club », un savoir faire du TFC
- « On a une véritable stratégie »
- « On doit apprendre à cohabiter »

crédit Florent Pauquet
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Le Stade Toulousain, les réseaux sociaux comme porte d'entrée
- Stade Toulousain VS Midi Olympique, le David contre Goliath des réseaux sociaux
- Un « média-club », une autre manière de rayonnement
- « Notre politique, ce n’est pas de fournir du contenu pour faire du contenu ou du buzz »
-« Le but n’est pas d’être un véritable média »
Tik Tok, Instagram ou encore X, ces noms vous disent forcément quelque chose. Ces réseaux sociaux permettent une visibilité à quiconque souhaite proposer du contenu sur ces plateformes. Cette visibilité est bien comprise par les clubs de sports. Sur les réseaux sociaux, les clubs développent donc des sortes de « médias-clubs », mais est-ce que ces derniers influent et menacent-ils les médias dit traditionnels ? Cette question est le cœur de mon enquête. Avant d’y plonger, voici une vidéo revenant sur la naissance de ces « médias-clubs » et ce qu’ils proposent.

Le premier journal sportif est né le 17 septembre 1854. Sous Louis-Napoléon Bonaparte, « Le Sport » voit le jour. Il s’inspire de ce qui se fait en Angleterre, un bimensuel relatant les actualités des courses hippiques, du yachting et de l’escrime.
Par la suite, « L’illustration », « le Figaro » ou encore « La Liberté » développent une rubrique sport.
Deuxième date importante, c’est la création du Tour de France (un des trois grands tours de cyclisme de nos jours) par le journal « l’Auto ». Afin de relater cet événement, la rédaction de « l’Auto » tourne la course sous forme de feuilleton. Le but était d’attirer les classes moyennes et populaires.
Le 6 octobre 1923 représente la première retransmission sportive radiophonique de France. Contrairement à ce qu’on peut penser, ce n’est ni du football ni du vélo, mais bel et bien de la boxe. Ce combat opposait le français Eugène Criqui face au belge Henri Hebrans. Évidemment pas tout le monde pouvait écouter ce moment de sport, seuls les Français ayant un récepteur pouvaient capter la fréquence. Par la suite, dans les années 30, la radio va énormément se développer puisque cela permet de suivre des matchs, des courses et autres en cassant la problème du temps ou encore de la distance. En 1946, « l’Auto » étant interdit de publication, devient « l’Equipe ». Une date importante parce que jusqu’à aujourd’hui, le journal sportif reste le numéro 1 en France en écrasant toute la concurrence (« Sports », « Le Parisien Libéré », « France-Soir » ou encore « Le Sport » et « Le 10 Sport » se sont casser les dents face à la domination de « l’Equipe »).
Une date également importante que j’ai voulu mettre en avant c’est la première télédiffusion sportive en France. C’était le 4 mai 1952 pour la finale de la coupe de France entre les Girondins de Bordeaux et l’OGC Nice. Cela marque l’arrivée de la télévision dans le paysage sportif. A partir de 1960, les télédiffusions sont de plus en plus régulières grâce à l’avancée technologique (caméras plus légères, plus de Français disposent d’une télévision et grâce à la retransmission par hautes fréquences).
Dans les années 80, c’est un nouveau style de presse qui se développe, la presse magazine. Elle permet de mettre en avant certains sportifs, mais également de proposer des magazines de niches sur des sports moins « populaires » comme la moto, les arts martiaux ou autres.
Enfin, ce qui marque un point de bascule, c’est la création des premiers comptes sur les réseaux sociaux des clubs de sport en 2009.
Football, rugby, handball, tous prennent la vague et se développent sur les différentes plateformes qui naissent.
Cette frise a pour but de nous montrer que depuis le début la presse, le sport, les clubs ou encore les sportifs ont lien fort. La presse crée des événements, met en avant des clubs, des sports et permet aux classes populaires et moyennes de pouvoir suivre les actualités sportives. Depuis l’arrivée des réseaux sociaux et le développement des « médias-clubs », ce lien commence à se rompre petit à petit. Un sujet notamment abordé lors du 64ème congrès de l’UJSF (Union des Journalistes de Sport en France).
Afin de voir si cela se confirme, on va se pencher sur le cas du Toulouse Football Club et du Stade Toulousain, deux clubs emblématiques de la ville Rose, présent dans l’élite de leur sport (le Ligue 1 et le Top 14). À travers mon enquête, je vais également faire intervenir des journalistes afin qu’ils apportent leur point de vue, mais également ceux qui sont touchés par ce lien, les supporters.
Le Toulouse Football Club, un média à part entière

crédit Florent Pauquet
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Le « média-club » du TFC, une force de frappe plus importante que « La Dépêche »
Avant de débuter la partie sur le TFC*1 , comparons le club avec « La Dépêche du Midi », une presse quotidienne régionale. Sur les réseaux sociaux, il y a un énorme fossé qui sépare le club du média. Seulement 400 000 personnes suivent La Dépêche (Instagram, Facebook, Twitter) alors que le Toulouse Football Club comptabilise environ 2 136 100 d’abonnés sur toutes leurs plateformes. Une différence d’1.7 millions entre les deux. On connaît la puissance des réseaux sociaux en termes de visibilité et d’influence. La facilité également à obtenir cette information, il suffit juste d’avoir un compte sur Twitter, Instagram et autres. On peut suivre son club et tout cela sans forcément avoir besoin d’un abonnement pour pouvoir lire la suite d’un article sur notre équipe ou joueur préféré. Mais comment le TFC procède-t ’il pour élargir son audience ? Qu’est ce que cela lui apporte ?
Afin de répondre à toutes les interrogations, Martin Truchot, responsable communication du Toulouse Football Club a pris le temps de répondre à mes question.
Le développement de son « média-club », un savoir-faire du TFC
Afin de débuter cette enquête, on peut se poser la question de l’intérêt que portent les clubs aux réseaux sociaux. Premier point évident, c’est communiquer. Sur ce point, Martin Truchot met en avant la rapidité de l’information, mais aussi la capacité à devenir virale :
Un exemple de post X du Toulouse Football Club
En un tweet, tous les supporters du club étant abonnés peuvent être au courant et lire le communiqué. Avant, l’information était envoyée à la presse, qui devait la traiter, écrire le papier pour ensuite pouvoir la sortir ce qui pouvait prendre parfois plusieurs heures. Dorénavant, il suffit de s’abonner au compte, d’activer les notifications afin de recevoir l’information dans la seconde. De plus, le tweet, le post Instagram ou autres peuvent être repartagés ce qui augmente encore plus la visibilité. Les supporters ont accès également aux commentaires ce qui permet d’avoir des réactions et d’être plus proches de ses fans. Et cela amène directement au second enjeu du « média-club », la proximité avec ses supporters. Le fait de pouvoir communiquer directement sur ses plateformes, les fans plongent au cœur du groupe, des informations et des histoires des joueurs. Le TFC a encore plus observé l’importance des réseaux sociaux « grâce » à la pandémie du Covid-19 :
« Quand il y a eu le Covid, les médias ne pouvaient venir qu’en tribune presse. Il n’y avait même pas de zone mixte à la fin des matchs et on mettait un joueur et le coach en conférence de presse. Les interviews dans la semaine étaient également impossibles. À ce moment, c'était vraiment très compliqué de pouvoir travailler avec les journalistes. On est passé sur nos réseaux et ça nous a permis directement de nous adresser aux supporters. C'est-à-dire qu'en fait, on faisait ce que les médias à l'époque ne pouvaient plus faire parce qu’ils n’étaient pas en capacité due aux règles sanitaires. Pouvoir accéder aux joueurs, raconter certaines histoires, parvenir à pas mal de choses. On a pris un peu ce rôle-là. On s'adresse directement à notre communauté et ça nous a confortés dans l'idée que notre communauté était intéressée par certains contenus, certaines histoires, un certain storytelling ».
Les réseaux sociaux sont un peu comme le prolongement du stade en quelque sorte pour le club. L’avantage par rapport au média est que le club parle directement à ses supporters alors que la presse sera plus généraliste. La Dépêche Sport parle certes aux supporters des Violets*2, mais également aux fans et suiveurs du ballon rond. Troisième point, c’est l’aspect économique. Grâce à la communication sur les réseaux sociaux, l’image du club se développe, et devient même une marque :
« Les réseaux sociaux travaillent sur l'image de marque, augmentent la désirabilité et développent énormément de choses, mais dire que c'est un lien direct de cause à effet, c'est un peu un raccourci. C'est évident que ça doit avoir une influence, mais je ne saurai pas la quantifier. Si on travaille l'image du club, on travaille la chaleur de marque à travers les réseaux sociaux et ce qu'on peut publier. Donc est ce que ça a une incidence directe sur une vente de maillots ? C'est sûr qu'aujourd'hui, pour prendre un exemple très simple, s'il n'y a pas de communication sur un maillot et très peu de contenus qui sont postés sur nos réseaux sociaux, je pense que les résultats des ventes seront peut-être un petit peu moins importants dans un premier temps, mais c'est le principe de toute communication. Si on communique, c'est qu'on a « envie » que le produit qu'on propose puisse être vendu relativement plus vite et en quantité. C'est évidemment cet enjeu-là de communiquer ».
Les réseaux sociaux sont un outil de communication pour le TéFéCé*3 afin de transmettre des infos plus rapidement, de manière plus virale, mais également de développer la marque et l’image du club et évidemment d’être au plus proche de ses supporters.
«On a une véritable stratégie »
Après avoir découvert pourquoi le Toulouse Football Club a développé son « média-club », penchons-nous sur leur façon de fonctionner, comment ils se mettent en avant et les résultats. Tout d’abord, sur leurs réseaux sociaux, le TFC veut instaurer un certain « ton » :
Ce « ton » permet donc d’identifier le TFC et revient à cette idée de marque. C’est comme le « Swoosh » de Nike, Cerise de Groupama ou encore le « tin tin tin nin » de la SNCF*4, c’est un élément qui va leur permettre de se faire connaître et de comprendre que c’est le TFC. Une fois le « ton » trouvé, la stratégie de communication se met en place. Pour cela, elle commence par une analyse des tendances, des modes sur les réseaux :
« Il y a évidemment énormément de stats qui remontent, des analyses, des grilles, tout ça qui nous permettent justement de traduire, toutes les variations, toutes les courbes, toutes les tendances. Donc c'est un vrai travail en amont et justement, derrière, on essaye d'adapter nos contenus en conséquence de ces analyses ». Pour donner suite à ces analyses, le contenu peut être créé :
« Suivant les réseaux, les choses sont totalement différentes de ce qu'on va poster. Le ton (sérieux, humoristique…) va être différent, ce qu'on va raconter, ça va être tourné autrement. Certaines choses postées sur Tik Tok ne le sont pas sur Instagram et l'inverse. Et toutes les stratégies sont différentes. Autour de ça, il y a une véritable stratégie. On ne se dit pas « Bah tiens on a un bon contenu et on va le décliner sur toutes nos plateformes ! » Ce n’est pas ça. On s'adresse différemment. On sait que par exemple, Tik Tok, c'est une cible un peu plus jeune. On essaye justement d’adapter nos contenus à cette cible-là. Instagram, c'est autre chose, Twitter, c'est encore autre chose. Le site officiel, la chaîne YouTube, c’est encore différent donc il y a une véritable stratégie, qui est menée là-dessus ».
Le TFC adapte ses formats en fonction des plateformes. Chaque réseau social à sa particularité : Instagram, ce sont les photos, Tik Tok, les vidéos courtes, Twitter, les informations simples… De ce fait, le Toulouse Football Club va ajuster son contenu de la sorte même s’il ne prend pas seulement ça en compte. Les formats sont également adaptés en fonction de la cible visée. En 2020, en France, d’après des recherches de Digimind, 74.94% des utilisateurs de Tik Tok avaient entre 13 et 24 ans (38,09% entre 13-17 ans et 36.85% entre 18-24 ans). Contrairement à Twitter où 53% des utilisateurs ont entre 35 et 64 ans (24% entre 35-44 ans, 20% entre 45 et 54 ans et 9% entre 55-64 ans). Les « populations » sont différentes, de ce fait le contenu doit l’être également. Les jeunes sont plus attirés par des formats audiovisuels alors que les plus âgés se tournent vers du texte.
Depuis la création de leur « média-club », le TFC comptabilise plus de 2 millions d’abonnés. Un succès dû aux réseaux sociaux, mais pas seulement comme nous l’explique Martin Truchot :
« Évidemment, on a eu une grande augmentation sur les deux ou trois dernières années. Au regard de notre parcours sportif et au regard également de la politique qu'on a pu adopter. Ça nous a vraiment permis d'accroître notre notoriété digitale. Le « média-club » est vraiment quelque chose sur lequel on a énormément travaillé. On a un bilan très positif, mais il faut toujours mettre ça en corrélation avec les résultats sportifs évidemment, qui ont été plutôt bons ces dernières années. ».

crédit Florent Pauquet
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Pour rappel, le TFC regroupait près de 116 000 abonnés sur Instagram en septembre 2020 lors de leur descente en Ligue 2. Fin de saison, le TFC échoue face au FC Nantes pour retrouver l’élite, nombre d’abonnés 141 000 en juin 2021. Finalement le TFC retourne en Ligue 1 en étant champion de France de Ligue 2 en mai 2022, résultat 180 000 abonnés. Le plus gros pic restera le parcours et la finale remportée en coupe de France, les faisant passer à 344 000 abonnés en mai 2023. Aujourd’hui, en jouant en Ligue 1 et en Europa League, le club rassemble près de 426 000 supporters sur Instagram.
«On doit apprendre à cohabiter »
Désormais, on connaît l’intérêt du développement du « média-club » pour le TFC et comment ils le font fonctionner, penchons-nous sur une potentielle menace qui plane au-dessus des médias dits traditionnels. Tout d’abord, est-ce que Martin Truchot et le TéFéCé se considère comme un véritable média ?
« Évidemment, notre média club aujourd'hui, on a la volonté d'avoir des contenus, des contenus qui sont inédits, des contenus que nous sommes les seuls à pouvoir avoir et pouvoir faire ça. Du fait de la proximité qu'on peut avoir avec le groupe professionnel ou les différentes parties prenantes du club par exemple. On est un média, un média à part entière. On a également des stratégies et la stratégie elle semble aujourd'hui évidente, c'est de toujours donner un peu la priorité au média-club avant de pouvoir justement donner aux médias dits traditionnels. »
De ce fait, est-ce que le « média-club » peut faire de l’ombre à la presse selon le responsable de la communication du club ?
« Je pense que c'est complémentaire en réalité. Aujourd’hui, ce que proposons, ce sont des contenus que la presse traditionnelle ne peut pas avoir accès. Ces contenus-là, c’est par exemple venir mettre une caméra dans la salle des kinés pour obtenir des réactions de joueurs. Cette authenticité et cette spontanéité que peuvent avoir les joueurs sur ces réponses-là, les médias ne peuvent pas les obtenir. En réalité, on crée quelque chose qui n'était pas pris à la base par les journalistes de manière générale. Le média-club permet de mettre en évidence certaines choses. Il y a des sujets sur lesquels on communique et où on met l'emphase. Et ce n’est pas forcément suivi par la presse et bien heureusement et parfois, ils ont des sujets sur lesquels nous, on n'a pas forcément intérêt à communiquer, on n'a pas forcément intérêt à créer du contenu de notre côté. Nous, on fait de la communication. »
Si pour le responsable communication et relation presse du TFC la situation est claire, le « média-club » reste de la communication et que leur relation doit se pencher sur de la collaboration, l’est-elle également pour les journalistes ? Pour cela, j’ai contacté Nathan Themines, journaliste chez ViaOccitanie et Canal +, mais aussi Louis Le Bars, journaliste à La Dépêche Sport.
J’ai choisi Nathan Themines dans le but qu’il apporte le point de vue d’un journaliste télé, mais également car il est souvent au contact du club grâce à ViaOccitanie.
Quant à Louis Le Bars, il pourra m’apporter son ressenti de journaliste en presse écrite, mais également sa vision en tant que journaliste fraîchement diplômé.
Sur cette question de la potentielle menace qui plane au-dessus des médias, Nathan Themines nous répond :
« Alors empêcher, je ne pense pas, en revanche, ce qui peut poser souci, c'est que justement, des contenus exclusifs et autres, ils peuvent peut-être restreindre les accès. Sur la signature d'un joueur ou même sur la convalescence d'un joueur qui va revenir de blessure, tel qu'un média, notamment en télé, va vouloir suivre tout ça, sa récup… Si le club a prévu de le faire, il ne va peut-être pas donner accès à ce côté-là et ils auront des séquences un peu privées où il rencontre le docteur du club... Ça, c'est forcément le club qui va l’avoir facilement. Les médias clubs vont avoir cet accès exclusif plus aisément que nous journalistes »
À cela, Nathan précise qu’il faut prendre en compte un autre facteur tout aussi important :
Cependant, pour lui, certains secteurs du journalisme sont plus touchés que d’autres comme celui de l’audiovisuel :
« Sur la vidéo, c'est clair. Les supporters veulent beaucoup plus. Ils veulent se sentir proches des joueurs, avoir de l’exclusivité, avoir des insides et avoir des choses qu'ils ne voient pas dans les médias traditionnels. »
Du côté de Louis Le Bars, le développement des médias clubs peut être à double tranchant :
Si certaines exclusivités sont gardées par le club, ce n’est pas pour autant qu’il laisse de côté les médias :
« Typiquement sur des périodes de mercato ou sur des périodes de grosse production de notre part, on a quand même le TFC qui vient nous dire " Prévoyais un 2 colonnes de côté, l’info devrait tomber d'ici ce soir ". Ou alors " C’est mort les gars, c'est bon clôturer tranquille, il n’aura rien d’ici ce soir ". Il y a forcément cette relation qui s'installe. Le lien entre le Téfécé et « La Dépêche » a toujours été présent et le sera toujours ».
Des deux parties, l’ambiance est plus à la cohabitation qu’à une rivalité. Le club est conscient de ce que peuvent apporter les médias et l’importance qu’ils ont dans leur rayonnement. Du côté de la presse, le « média-club » peut se révéler comme une source d’information et pourquoi pas d’inspiration parfois. Comme on l’a vu au tout début, la Dépêche a un énorme retard au niveau des réseaux sociaux, alors pourquoi ne pas prendre la vague en s’aidant des clubs comme tremplin. Si dans cette relation, on retrouve le club et les médias, il y a tout de même un autre « groupe » à prendre en compte. Les supporters. En effet, ces derniers se retrouvent au milieu de tout cela. Ils doivent prendre en compte l’information de la presse, mais également celle de son club. Une situation parfois complexe pour Fabien :
Même si la confiance et la véracité de l’information penchent plus du côté du club, pour Fabien, cette communication peut être mauvaise, notamment lors des contre-performances de son équipe :
« Il faut toujours se donner une bonne image pour plaire, ce qui est logique. Il y a un très gros côté malhonnête. On ne va pas dire que le club va mal, ou du moins pas ouvertement et c'est entre guillemets un peu logique, un peu ch*ant quand même. Du coup, quand ça ne va pas, tu vas tout camoufler par de la jolie com, avec du joli visuel, des jolis événements… mais, c'est pour ça que là, les médias jouent très bien leur rôle. Les médias comme « l’Equipe », « France Football » ou autres qui vont aller du coup dire des vérités qui sont connues du grand public, mais on va aller plus loin dans l'analyse et c'est aussi très intéressant. Le club et la presse sont pour moi complémentaire. »
Un avis qui est partagé avec un autre supporter Kélian :
« La question ne se pose pas ! Les journalistes, c’est de l’objectivité. Les clubs, c’est de la communication. Ils sont là pour vendre, pour dorer l’image du club, pour l’adoucir. Pour moi, « un média-club », ça doit s’arrêter sur des infos pratiques. Quand je vois une interview d’un joueur faite par le Téf, ça ne m’intéresse pas trop parce que c’est de la communication ».
Avec toute cette communication, ces insides, best-of et autres, les supporters sont plongés au cœur du groupe professionnel. Cependant, pour Fabien, ce n’est pas tout à fait le cas :
« Je ne trouve pas forcément que ça rapproche, au contraire, c'est juste un effet de masse. Tout le monde est au même niveau, alors c'est bénéfique parce qu'il y a une certaine égalité, mais le vrai service "premium" sera pour les personnes qui vont venir se déplacer au club. Ce seront ceux qui viennent au stade, à la boutique. Aussi ceux qui vont parler avec le speaker, les ultras. Enfaite tout ce qui touche de manière tangible au club. »

crédit Florent Pauquet
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Pourtant, du côté de Kélian, les plateformes du club permettent une réelle immersion au sein du groupe et de la vie du club :
« Me sentir plus proche ? Oui et je trouve ça grave cool ! Quand je vois les insides entraînement ou les après-matchs avec les discours de Carles Martinez Novell (entraîneur du TFC) ou les chants de Guillaume Restes (Gardien de but du club), c’est un peu bête, mais je kiffe ! Ce sont des séquences sympas et c’est ce que je partage le plus avec mes amis. Ces vidéos dans les coulisses, je les partage parce que c’est du contenu que les journalistes ne peuvent pas produire. »
Le Stade Toulousain, les réseaux sociaux comme porte d'entrée
Avant de débuter, faisons une petite mise en contexte du Stade Toulousain. Il est le club le plus suivi de Top 14 avec environ 1 711 800 abonnés lorsque l’on comptabilise tous leurs réseaux sociaux (Facebook, Instagram, X, Youtube, Linkedin, Twitch et Tik Tok). Comparons-le alors avec le journal spécialisé, le « Midi Olympique / Rugbyrama ». En termes d’influence sur les réseaux, le Stade*6 a environ le double de followers que le média (1.7 millions pour le club et 825 000 pour « Midi Olympique / Rugbyrama »).
Est-ce que le Stade Toulousain a une technique particulière pour le développement de ses réseaux ? Se repose-t-il sur son histoire, sa popularité ?
Pour répondre à mes questions, Adrien Leitao, chargé de communication au Stade Toulousain, à accepter d’y répondre.

crédit Florent Pauquet
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Une histoire sur laquelle s'appuyer
Le Stade Toulousain figure dans le top 18 des clubs de sport français les plus suivis devant des clubs de Ligue 1 comme le Stade de Reims, le MHSC*5 ou encore le Racing Club de Strasbourg. Et cela n’est pas dû au hasard :
« Le club rayonne grâce à son histoire et son passé. Ça a toujours été un club très suivi, très regardé et on essaie de capitaliser sur ça »
déclare Adrien Leitao. Le Stade Toulousain porte un intérêt aux réseaux sociaux afin d’étendre l’influence du club au-delà de l’Hexagone :
« À la suite de tous nos titres européens, on rayonne au niveau continental. Même à travers le monde, on a des joueurs argentins, sud-africains et néo-zélandais qui jouent dans les meilleures sélections. Et on l’a vu lors de la coupe du monde en France, c’est quand même un club avec une forte image de marque qui parle à tous les amateurs de rugby. ».
Avec la présence de joueurs étrangers (L’Anglais Jack Willis, l’Australien Richie Arnold, le Néo-Zélandais Pita Ahki…), le club peut plus facilement toucher un public international. Les réseaux sociaux permettent donc à des supporters du monde entier de pouvoir suivre la saison de leur joueur préféré jouant à des milliers de kilomètres d’eux. Les réseaux sociaux jouent également un rôle économique pour le Stade Toulousain. Le « média-club » leur permet d’ouvrir des portes à des partenariats et autres collaborations
En plus de cela, le club de la ville rose propose des collections de vêtements en collaboration avec des marques telles que Nike ou Serge Blanco. En plus des partenariats, les réseaux sociaux mettent en avant toutes les activités commerciales du club :
« Pour tout ce qui est merchandising et commercial, on a de solides bases. 3 restaurants, 2 boutiques, de nombreuses buvettes, la Bodega… On essaie de s’appuyer sur ça en jour de match notamment en faisant des stories la veille ou à quelques heures du coup d’envoi…Sur tout ce qui est billetterie, on remarque que l’intérêt des gens envers le club augmente. Cette saison, on a été tout le temps à guichets fermés. L’an passé juste un match n’a pas été à guichets fermés. Pour nous, ça prouve qu’on communique bien et que le club attire. »
Enfin, le Stade Toulousain porte un intérêt aux réseaux sociaux afin de faire passer des messages ou s’engager auprès de causes :
« Depuis le lancement du fonds de dotation du Stade Toulousain, il y a quatre ans, on veut proposer une autre image de notre club qui se veut très rassembleur, mais aussi unis pour des causes d'utilité publique. Le Stade Toulousain, c'est aussi ça. ».
Grâce à la puissance de leurs réseaux sociaux et l’image du Stade Toulousain, le fond de dotation a récolté près de 4 millions d’euros en 4 ans. L’argent des dons est à destination du rugby féminin, mais aussi à des actions pour la santé et le handicap.
« Notre politique, ce n’est pas de fournir du contenu pour faire du contenu ou du buzz »
Ouvrir la porte à des partenariats, servir des causes d’utilité public ou encore avoir un rayonnement international, on connaît les « motivations » du Stade Toulousain pour développer ses réseaux. Cependant, comment fonctionne-t-il, ont-ils une « ligne éditoriale » et quels sont les résultats ?
Tout d’abord, pour le Stade chaque plateforme est gérée différemment :
« Sur Tik Tok, on fait des vidéos avec un rythme régulier pour un public plus jeune habitué à consommer des vidéos moins travaillées que ce qu’on avait l’habitude de faire, mais beaucoup plus regardante sur l’actualité. Pour Instagram, on essaye d’être très actif, mais notre politique ce n’est pas de fournir du contenu pour faire du contenu ou du buzz. On se veut très qualitatif pour veiller au respect de notre marque qui se veut très épurée. On ne veut pas starifier outre mesure nos joueurs et ne pas dégrader leur image, c’est une ligne très fine à respecter. Sur Twitter et Facebook, on essaie d’être plus généraliste, et pas forcément dans la communication à outrance. On essaie de respecter une ligne plus institutionnelle. Enfin, sur Twitch, on veut promouvoir notre formation en retransmettant les matchs de l’équipe espoir. On diffuse également les conférences de presse d’avant-match du groupe professionnel ».
Tout comme le TFC, le club de rugby toulousain adapte son format en fonction de la plateforme. Instagram, ce sera surtout de la photo. Tik Tok pour de la vidéo, Twitch pour du direct et Twitter et Facebook pour du contenu plus rédactionnel. Afin d’optimiser les publications et la visibilité du club sur les réseaux sociaux, le Stade Toulousain analyse les données et peut compter sur des aides extérieures
Le Stade Toulousain a également une « arme secrète », une plateforme où peu de clubs s’y aventurent. La plateforme de streaming Twitch. Initialement prévu pour les jeux vidéo, le club de rugby est l’un des précurseurs en France parmi les clubs de sports :
« La volonté s'est faite réellement parce que notre centre de formation a de bons résultats depuis des années et que ça fait trois ans consécutifs qu'on est élu meilleur centre de formation du Top14. On avait envie aussi de mettre à l'honneur nos jeunes. Et après, on voulait se servir aussi de Twitch pour diffuser du contenu qu'on pouvait maîtriser en direct, à savoir les conférences de presse. Avant, on écrivait un live tweet des meilleures citations et on s'est dit pourquoi pas le diffuser sur Twitch ? Dorénavant les conférences de presse d’avant matchs des pros sont en direct. Quand nos moyens le permettent, on diffuse le match des filles ».
En ayant pris la vague Twitch, le lien avec les supporters se fait de manière encore plus directe. Les fans du club peuvent écrire leur question dans le chat et un membre de la communication du Stade Toulousain la pose aux joueurs ou entraîneurs concernés. Enfin côté résultat, tout comme le TFC, le Stade Toulousain connaît une croissance énorme à chaque titre. Mai 2019, le Stade possède 147 588 abonnés sur Instagram. En juillet, le club possède 166 461 followers grâce à leur titre de champion de France décroché en juin (Un bond de 18 873 nouveaux abonnés). De même en 2021, l’année où le club réalise le doublé championnat coupe d’Europe, 247 025 en mai contre 273 863 en juillet (Un gain de 26 838). Et plus récemment en 2023, ils sont de nouveau champions de France passant de 379 087 en mai à 410 620 en juillet (soit 31 533 nouveaux « fans »). Sur ces périodes, on obtient donc une moyenne de 25 748 nouveaux abonnés. Le plus important, c’est qu’au fil du temps, le bond est de plus en plus grand passant de 18 000 à 26 000 puis 31 000. Cette augmentation est due également au travail sur les réseaux qui rend le club plus attrayant, plus visible et avec une bonne élaboration des cibles visées.
« Le but n’est pas d’être un véritable média »
Maintenant, que nous comprenons l'importance du développement pour le Stade Toulousain et leur mode de fonctionnement, intéressons-nous à une menace potentielle qui pèse sur les médias traditionnels. Tout comme le TFC, commençons par le point de vue d’Adrien Leitao sur l’existence ou non d’un média club au sein du Stade Toulousain :
« Le but, ce n'est pas d'être un réel média comme les médias traditionnels, où le journaliste apporte un point de vue particulier à son interview ou son article. Nous, on essaie d'être un peu plus neutre que ça et d'exposer clairement le sujet qu'on a envie d'évoquer avec tel ou tel joueur, ou alors la vie du groupe ou tout simplement. On ne sera jamais aussi riche en termes de contenu ou de propos qu'un média qui va passer du temps à interviewer un joueur qui, avec toute une formation de journalistes derrière, avec un point de vue, un regard et une interview très développée. On n'a pas ces compétences-là, donc on essaie d'être un peu plus grand public ».
Contrairement au Toulouse Football Club, les Rouge et Noir*7 ne se considèrent pas comme un média. Dans ce cas-là, est-ce qu’il représente tout de même un risque sur le futur de la presse ?
« Je pense que le club ne refusera jamais un accès à la presse parce que son propre média a demandé la même chose. Ce n'est pas dans l'intérêt aussi du club parce que, comme je l'ai déjà dit, les journalistes ont une grosse expérience du domaine dans lequel ils sont là et dont ils parlent au quotidien. Peut-être que les joueurs sont beaucoup plus à l'aise à parler aux journalistes qui ont une réelle expertise du domaine plutôt qu'à des personnes de la communication du club, qui sont très orientés club et peut être moins ouvert. Également aux messages que certains joueurs, certains membres du staff ou le président veulent faire passer à ce moment-là. De plus, je pense que ça peut être complémentaire pour le supporter qui peut se retrouver à la fois dans du contenu proposé dans les journaux, à la radio, à la télé...qu'aussi bien dans les clubs qui leur proposent du contenu un peu plus, un peu plus ouvert, un peu plus divertissant ».
Média-club ou non, la tendance va vers la cohabitation entre club et média. Est-ce également le point de vue de la presse ? Pour ce faire, j’ai contacté Jérémy Fadat, journaliste au « Midi Olympique » et Gilles Gauthier journaliste radio à « 100% ».
Je me suis naturellement tourné vers Jérémy Fadat afin d’avoir sa vision. Journaliste pour le Midi Olympique depuis 2008, il va apporter son expérience autant sur l’évolution des relations entre les deux parties, mais également sur sa connaissance du club et du rugby. Pour Gilles Gauthier, il emmènera également son expérience, mais également sa perspective en tant que journaliste radio. Concernant la menace que peuvent représenter les médias-clubs, Gilles Gauthier est clair, les deux sont bien différents
Si la limite entre les deux est bien définie, elle pourrait diminuer petit à petit avec le recrutement de profils journalistique au sein des clubs. Adrien Leitao a précisé que sur une offre de stage publiée sur LinkedIn concernant la communication du club énormément de profils journalistiques étaient observés. Une certaine « peur » pour Jérémy Fadat au recrutement de ces profils et aux conséquences :
« Si les clubs veulent une réelle légitimité et de la crédibilité, ils devront se tourner vers des gens qui ont des compétences journalistiques, après, oui ce ne sera plus du journalisme à proprement parler. La question que je me pose, c’est l’évolution donc du journalisme sportif, du rôle qui est le mien aujourd’hui. Je suis dans le rôle d’un journaliste « ancestral », je dirais plutôt assez traditionnel qui était d’aller sur les matchs, sur le terrain, récolter des infos, faire des interviews, et ensuite prendre du recul, avoir de l’esprit critique et de le faire paraître. La seule « peur » que j’aie, c’est qu’il n’y ait plus forcément cette intermédiaire à très long terme. C’est-à-dire qu’on pourrait, si on n’affine pas cette cohabitation, si les médias et les clubs n’en discutent pas aussi, on pourrait arriver dans une situation où les médias vont recruter des personnes avec des compétences, des formations journalistiques et nous les journalistes tels que je le pratique, on sera peut-être voué à être diminués ou disparaître et je ne l’espère pas. Ce que l’on cherche autant du côté des clubs que des médias, c’est aller chercher de l’audience. Que ce soient des lecteurs pour le journal papier ou des internautes pour les sites internet, ça reste le nerf de la guerre qu’on le veuille ou non. On pourrait arriver à une situation où d’un côté, il y a les médias-clubs qui seront très développés et nous à un extrême où on aura beaucoup de journalistes, les fesses posées sur la chaise qui vont reprendre ce qui sort à d’autres et à gauche. Et je pense qu’il ne faudrait pas arriver à cet extrême-là, où un journaliste doit choisir entre travailler à la solde d’un club ou travailler sur de la reprise d’infos derrière son bureau, comme aujourd’hui, on est en train de le vivre un petit peu pour certains ».
C’est donc la base du journalisme qui se perd doucement avec une certaine forme de « sédentarité » de la part des journalistes qui inquiètent Jérémy Fadat. Et les formats proposés poussent finalement les journalistes à ne plus être obligés de se déplacer pour l’information. Pour reprendre le cas de Twitch, la presse peut suivre à distance la conférence de presse et enchaîner directement le papier, mais ça permet également aux supporters de suivre l’actualité. Une certaine dérive pour Gilles Gauthier :
« Les conférences de presse d’avant et d’après-match doivent être des moments réservés aux journalistes. Ce moment doit être « sanctuarisé » même s’il n’y a pas de révélations fracassantes, ça ne doit pas être diffusé sur Twitch. Ils se servent de notre boulot pour le diffuser gratuitement. Les clubs ont tout le loisir de faire d’autres lives dans la semaine avec les joueurs, le staff ou autres à leur disposition. Je pense que c’est une petite dérive. De notre côté les journalistes, on ne doit pas se contenter de ces conférences de presse pour avoir de l’info, avoir des joueurs… ».
Si des limites sont franchies de part et d’autre, il faut rappeler que les relations entre clubs et médias restent des relations humaines. Que des tensions peuvent éclater, mais surtout que ce sont deux métiers différents qui entrent en collision comme nous l’explique Jérémy Fadat
Tout comme le TFC, le Stade Toulousain et les journalistes voient plus leur relation comme de la cohabitation que de la rivalité. Cela est dû à la différence entre les deux métiers comme nous l’a expliqué Gilles Gauthier, mais également l’absence pour le moment de profil journalistique au sein de ces médias-clubs. Seule différence qu’on remarque entre le club de foot et celui de rugby est l’acceptation d’être considéré comme un média. Du côté du TéFéCé, Martin Truchot nous l’a dit explicitement, contrairement à Adrien Leitao qui ne considère pas les réseaux sociaux du Stade comme un média-club.
Dorénavant, penchons-nous sur le point de vue des supporters des Rouge et Noir. La présence des médias-clubs relayant directement et officiellement les informations du club donne-t-elle moins de crédit aux articles des journalistes ? Jérôme Chassard, secrétaire du club de supporter « Le Huit » apporte une nuance :
« Je trouve que le média club c’est la voie officielle. Ils vont raconter ce qu’ils ont à raconter et de la manière qu’ils veulent, mais c’est très bien d’avoir ces alternatives comme 100%, Rugbyrama et autres qui apportent une analyse, un œil sur les situations. Personnellement, je vais plus vers l’information par exemple de la Dépêche ou 100% que celle du Stade, car je sais qu’à un moment donné, ils vont la reprendre. Je me tourne vers eux aussi pour l’expertise, l’analyse et « l’impartialité » du journaliste. On a besoin de tous les médias alternatifs pour avoir cet autre avis ».
Pour Amélie, supportrice du Stade Toulousain, les médias-clubs permettent un vrai plus pour son club :
« Je pense que c'est un vrai plus d'avoir les réseaux sociaux pour un club du moment où c’est bien géré. Depuis que je suis le compte du Stade Toulousain, ils mettent énormément de choses en place. On voit beaucoup les entraînements, ils sont déjà pas mal ouverts au public donc ils peuvent se permettre de montrer plus de choses. Et je trouve que c'est cool parce que le jour des matchs, ils te mettent quand même un bon descriptif de ce qui va se passer sur la présentation de la rencontre ».
Le développement des réseaux sociaux des clubs reste tout de même une bonne chose autant sur la cible visée comme nous le dit Jérôme Chassard :
Que sur l’attractivité du club pour Amélie :
« Les réseaux sociaux pour un club, je trouve que c'est super important ! De nos jours, on voit que beaucoup de choses passent par les réseaux et je pense que ça peut aider au développement et notamment pour les clubs qui sont en manque de fréquentation. »
Cohabiter et non rivaliser
Qu’importe le sport, les manières de développer un média-club restent quasiment les mêmes. Analyse des algorithmes, étude de la cible et de la plateforme… Le but est d’agrandir l’image de marque du club, de proposer des contenus exclusifs pour ses supporters, mais aussi pouvoir s’inscrire dans des démarches d’intérêts publics. Il n’y a pas de menace autour des médias dits traditionnels, seulement une cohabitation. Les clubs restent de la communication et la presse du journalisme. Si la limite est parfois fine, elle doit être établie afin que les relations restent saines et qu’on ne voit pas l’un des deux disparaître ou subir une transformation radicale du métier. Pour cela, clubs et médias doivent discuter et pourquoi pas établir une « charte » pour éviter les débordements. Du côté des supporters, le développement des réseaux sociaux reste pour eux une bonne chose. Ils sont tout de même conscients de la différence entre les deux parties.
Maintenant, est-ce que ce développement des réseaux et de la création de son propre média va rester juste pour les clubs ? Pas forcément, des organisations et des institutions prennent également la vague. La Gendarmerie Nationale crée du contenu sur Tik Tok, Paris 2024 ont leur propre site, leur propre application et rédigent des articles. Sur certaines plateformes, on aperçoit même des personnalités politiques, le président français Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen...
*1 Sigle de Toulouse Football Club
*2 Surnom du Toulouse Football Club
*3 Surnom du Toulouse Football Club
*4 Sigle de la Société nationale des chemins de fer français
*5 Sigle du Montpellier Hérault Sport Club
*6 Surnom du Stade Toulousain
*7Surnom du Stade Toulousain